«Je suis agent de bord.» Sourcils relevés: «De bar?». «Non, de bord.»
Sourire incertain. Je lâche enfin le morceau: «Hôtesse de l'air». Ah!

28.11.11

Deutschland

Gare centrale - Bremen

Je retiendrai de l'Allemagne:

- Les mots Entschuldigung (excusez-moi), Bitte (svp), Danke (merci), Prost (santé), Hallo (hello). Je sais compter jusqu'à 2: eins (1), zwei (2). Ein Beck's, bitte? Zwei Glühwein, bitte? Pratique.

- La bière et spécialement la Beck's, même si ce n'est pas la meilleure.

- S'asseoir dehors pour manger et boire, même s'il fait froid. À mon détriment. Parce que je suis frileuse.

- Les très longues saucisses dans un mini pain.

- Les vélos partout.

- Les transports publics: U-Bahn (underground) et S-Bahn (surface). Le même train sert de métro et de tram. Également, un réseau très étendu de trains régionaux, nationaux et internationaux.

- Les "Kiosk". L'équivalent de nos dépanneurs. Il y en a partout. Souvent, on ne peut pas rentrer. Il y a une fenêtre et on demande ce qu'on veut. C'est plus compliqué quand on ne parle pas allemand. Toutes les langues qu'on connaît sortent en même temps: espagnol, français, anglais, mélangés à "eins/bitte/danke". Beau beau beau.

- Les cornichons. Je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas fait encore d'intoxication. Un pot aux deux jours pendant un mois.

- Les produits qui ne coûtent pas cher comme le fromage, le vin, le beurre, les confitures, toutes sortes de pains, etc. Mais je pense que c'est propre à l'Europe en général.

- Le vin chaud! Glühwein!

- La passion pour Noël et les Kerstmarkten (marchés de Noël).

- Le fait que tout le monde a de beaux souliers.

- Le Marzipan et les Brezel, les coeurs en pain d'épices, les pains de toutes sortes.

Centre historique - Hannover
- Les enfants. Tout le monde a des enfants.

- Les Friseur (coiffeurs) et les Apotheken (pharmacies).

- Les nombreux contrôles dans les transports en commun.

- Une forte concentration de blonds aux yeux bleus.

- Le Café Bar Lieblings à Hannover.

- Les restaurants turcs. On a les gyros pitas, ils ont les "döner". Partout partout. C'est leur fast-food. Au lieu d'un pain pita, on sert le boeuf ou le poulet dans un pain épais en forme de demi-lune. 

- Attendre le feu rouge avant de traverser. Pas toujours, mais très souvent. Les Allemands sont assez disciplinés!

- Les warm legs.

- Le fait que quand on demande à un Allemand s'il parle anglais, il répond invariablement "a little bit" alors qu'il parle anglais mieux que vous. 

Mercredi, je prends le train de nuit pour Paris. Je vais essayer d'attraper le vol pour Montréal jeudi matin. Sinon, ce sera vendredi.

Qui a dit "Don't cry because it's over. Smile because it happened"?

18.11.11

Hamburg

Hamburg. On est arrivé vers midi samedi et on est parti vers 17h dimanche... sauf qu'on s'est levé à 15h30... parce qu'on s'est couché à 6h du matin. Ah!

Hamburg est une des villes d'Allemagne qui a le plus été détruite au cours de la Deuxième Guerre mondiale. En 1943, un incendie a dévasté la ville après un bombardement des Britanniques et 40 000 civils ont été tués. Cette mission avait pour but de démoraliser les Allemands. Les prisonniers de la Neuengamme centration camp ont été forcé de déblayer les débris et d'enterrer les cadavres. 

On est monté dans la tour de l'ancienne église St. Nikolai qui est maintenant un mémorial dédié aux victimes de la Deuxième Guerre. L'église, construite en 1195, a été détruite dans un premier grand incendie en 1842. Elle a été reconstruite dans le style néo-gothique, mais aujourd'hui, seule la tour principale demeure. Un ascenseur permet d'accéder au haut de la tour et il est possible d'admirer la ville en panoramique. C'est là que j'ai échappé ma caméra par terre et qu'elle s'est éteinte en affichant un écran vert... Crap... Une chance, elle s'est remise à fonctionner une fois que j'ai enlevé et remis a batterie!



On a visité l'église St-Michel, construite au 18ème siècle. Toute blanche à l'intérieur, aérée, avec un jubé. Pas du tout le style en croix que l'on connaît. Plus comme un immense triangle inversé. Spécial. Ensuite, pour se réchauffer, on a bu du vin chaud en face de l'hôtel de ville qui malheureusement, était fermé aux visites ce jour-là. L'effervescence du marché de Noël commençait à se faire sentir. Sur la place, on en était à préparer un énorme sapin, à bâtir des cabanes de bois et à installer les lumières. On a marché sur le bord du lac Binnenalster puis on a suivi son canal jusqu'au Norderelbe qui lui-même se jette dans l'Elbe qui se jette plus tard dans la mer du Nord. Le port est superbe, surtout quand le soleil se couche. On est allé prendre un verre dans un restaurant vitré qui donne vue sur l'eau.

Vous vous souvenez de Malin, ma coloc de Vancouver? Et bien, elle est revenue en Allemagne après plus d'un an à voyager et étudier et on s'est tous retrouvé ce soir-là. Sergio, Malin, Kim la soeur de Malin et moi. Aïe aïe aïe... Aïe aïe aïe aïe aïe... Hum... Elle nous a donné rendez-vous au Dom qui est une grande foire qui se tient trois fois par année à Hamburg. Comme une Ronde géante avec des lumières partout, des bars, de la bouffe et des manèges hallucinants. On entend crier non stop et la vitesse des manèges fait un bruit de fond permanent: froum! frouuum! On s'est promené à travers la foule pendant qu'on faisait un catch up de la dernière année. Bien sûr, on s'est arrêté pour boire 2-3 verres de vin chaud sous une lampe chauffante. C'est ce qui me surprend le plus des Allemands. Il fait frette taboire, même température que chez nous, mais ils continuent à boire leur bière/café et manger leur tartine sur une terrasse. Pas nécessairement chauffée. C'est comme ça. Le froid n'a pas l'air à être un facteur déterminant pour les empêcher de faire leurs activités comme ils les font à l'année longue. Tant mieux!

Après 2-3 verres de vin chaud et une envie de pipi pressante (0,50 sous à une Madame Pipi et l'affaire était réglée. Oh! Autre chose surprenante ici: les toilettes publiques sont toujours propres. Même celles dans une foire aussi fréquentée que celle-ci. Je n'aime pas les Madame Pipi, ça m'insulte, mais je dois dire que la propreté de la plupart des toilettes leur revient.), on est parti pour la grande aventure de la Kietz. Bon. Je n'arrive pas à la trouver sur la map alors je ne sais plus si c'est une rue ou une zone. Bref, c'est une partie de la ville que tu ne connais pas quand t'es touriste d'un jour. On a vu Hamburg la belle et douce, on a ensuite connu Hamburg la trash. Tout plein de bars. Une foule. Les gens boivent dehors et c'est encore permis de fumer dans beaucoup de bars. Et il y a le fameux red light. La prostitution ici est légalisée. Une ruelle est cachée entre deux panneaux. Ne s'y aventurent que les garçons. Gare à vous si vous êtes une fille qui avez envie de fouiner. Les aventurières reçoivent des pots de pisse chaude à la tête par ces dames qui n'aiment pas les curieuses. On a poussé Sergio a traverser la zone. Il est ressorti 2-3 minutes plus tard, amusé: "Yeah. Girls. For everyone, any taste."

A commencé la tournée des bars. Probablement 3-4. Malin nous a fourni en "Mexicano", un shooter de liqueur allemande additionnée de tabasco, autres épices et jus de tomate. Show live dans un pub. Baby foot dans l'autre. Une salle extérieure dans un 3ème, ambiance trash et graffiti. Je les ai laissé un moment donné parce que j'avais vraiment envie d'une poutine. "Poutine?" Nah. Shit. La poutine devrait se répandre dans le monde entier pour les "après 3h". C'est trop satisfaisant.  Des frites, alors. Malin m'a rejointe et a commandé un deuxième cornet. On a pris un taxi même si le transport en commun (métro compris) roule toute la nuit les fins de semaine. Trop ivres pour attendre. On avait prévu continuer notre visite le lendemain, mais on s'est levé trop tard. On a pris le train pour Hannover vers 18h. Lena, une amie que Sergio a rencontré à Vancouver, mais qui habite Hannover, était aussi à Hamburg pour le week-end. On est revenu avec elle. J'ai dormi tout le long, étendue sur la banquette. Lena m'a couverte de son manteau et m'a mis ses gants parce que j'avais froid. Puis elle a aidé Sergio à réviser son allemand alors que je me faisais bercer par le roulis du train.

Demain: Bremen!

11.11.11

Berlin

Gare centrale - Berlin


Ok. Berlin. Étendue. Éclectique. Disparate. J'ai de la difficulté à décrire l'impression que j'en ai eu. Je m'attendais à autre chose. Une ville folle, avant-gardiste. Je ne sais pas pourquoi. J'ai découvert une ville tranquille. Très. Peut-être est-ce la saison? Où se cache le cœur de Berlin? Il me faudrait un Berlinois pour me montrer ses secrets. Les secrets de la ville, j'entends. Oh! ce qu'elle a souffert, cette ville! On a l'impression que c'est la raison de sa tranquillité maintenant. Oui, elle est belle. De grands monuments majestueux. D'énormes statues. Un sentiment de grandeur.

Notre appartement, très bien situé dans Berlin Est, nous menait à Alexanderplatz en 15 minutes de marche. Et on a marché pendant ces 6 jours! On a visité deux mémoriaux dédiés au Mur. Des vestiges? On n'en a pas vus. Tout a été détruit. On a voulu l'effacer, le détruire ce mur qui a déchiré une population. De longues tiges de métal ou des panneaux de bois reproduisent l'ancien tracé en deux-trois endroits de la ville. Beaucoup de morts chez les Berlinois de l'est qui voulaient partir à l'ouest. Les gardes soviétiques de l'est avaient ordre de tirer sur ceux qui tentaient une "évasion". Le mur s'est renforcé au fil des années: des dispositifs anti-char ont été posé afin d'empêcher un véhicule de le défoncer, des filets avec des pics de métal empêchaient une traversée à la nage, des mitraillettes automatiques lançaient des centaines de petits projectiles mortels sur les fuyards. Ça n'a pas empêché des dizaines de personnes imaginatives de traverser cachées dans un coffre de voiture, en canoe, dans un caddy, dans deux valises assemblées, en avion, avec une échelle, par des tunnels, etc. Le musée Checkpoint Charlie vaut le détour à ce sujet.

Checkpoint Charlie


On est monté dans le dôme du Reichstag (le parlement), pour une vue en hauteur sur la ville. Le tour en bateau sur le canal Landwehr vaut également les 8,50 Euros investis.On s'est beaucoup promené: sur l'Île des Musées, le mémorial dédié aux Juifs d'Europe, la Colonne de la Victoire, les synagogues, les églises, dans un centre culturel underground, etc. 

On a aussi testé avec délice la permission (comme partout en Europe...?) de boire dans la rue. Chacun une bière pour la route, hop! Et ensuite devoir payer la Madame Pipi dans un café pour évacuer le tout, ahah! 

J'ai vécu une expérience culinaire désastreuse. J'ai goûté à une spécialité berlinoise et... ouh la la... Deux épaisses tranches de viande - froides - composées de dizaines de petits morceaux caoutchouteux et gélatineux. Ça me roulait dans la bouche. Avec des patates rissolées, très bonnes, mais trop graisseuses pour faire un contraste me permettant d'apprécier. Sergio a mangé un des deux morceaux pour m'aider, mais il n'a pas trouvé ça fameux non plus. En plus, j'ai été malade toute la semaine, un méchant gros rhume avec des attaques de toux qui m'ont empêché de dormir. Je commence à aller mieux, mais là, c'est Sergio qui est malade...

Bientôt d'autres nouvelles de Hamburg et Hannover!

Tschüss!

3.11.11

Paris :: 2 novembre 2011

J'ai eu chaud! Quand je suis arrivée au comptoir hier pour m'enregistrer sur mon vol Montréal / Paris, il était déjà plein. 3h à l'avance. Chiasse. J'ai attendu en priant je sais pas qui pour qu'un passager se désiste. Mon voeu a été exaucé. 16 passagers ne se sont pas présentés. 

Oui, pour ceux qui ne savent pas encore, je suis agent de bord depuis maintenant 7 mois. "Hôtesse de l'air" comme disent les Européens. Quand je dis "agent de bord", ils comprennent agent de bar. Ah, l'accent. Hilarant.

Mais là, je suis déçue. Je suis entrée dans la première place WI-FI que je connaissais, soit un Mc Do. Hum. Pour prévenir mon ami Sergio qui m'attend à Berlin ce soir de ne pas m'attendre. Parce que maudit, le Thalys Paris / Francfurt / Berlin est plein. En fait non, il n'est pas plein. Mais il n'y a plus de place pour les gens comme moi qui ont des passes Eurail. Seuls quelques sièges sont réservés dans le train pour ce type de passe. Alors même s'il reste 100 places, il n'en ont rien à foutre.

- "Ben, fallait réserver à l'avance, alors." 
- "Je ne pouvais pas, j'avais un billet d'avion stand-by. Le monsieur à qui j'ai parlé quand j'ai acheté ma passe m'a dit que c'était sûr qu'il allait rester des places, surtout en novembre." 
- "Ils disent tous ça, mais ce n'est pas vrai. En France, c'est problématique parce qu'il n'y a presque pas de sièges réservés pour les gens comme vous qui ont des passes. En Allemagne, vous n'allez pas avoir de problème, ce n'est pas comme ça."
J'ai poussé un soupir de désespoir: "Sûr qu'il ne reste pas une petite place...?"
- "Vous pouvez acheter un billet." 
Ah? Lueur d'espoir. "C'est combien?" Elle pitonne sur son ordinateur, clic-e-clic... le verdict: "250 Euros". Shit. Re-soupir et trépignation. "Il n'y a pas moyen de passer par une autre ville?" "Non, c'est le seul train. Il y a toujours le train de nuit." Maudit!! Il va falloir que je me fasse à l'idée, je ne me rendrai pas à Berlin pour ce soir. Et "the big reunion" avec Sergio (vous vous rappelez? Mon coloc de Vancouver! Oui, il est en Allemagne lui aussi. Ça, c'est une autre histoire, mais c'est avec lui que je voyagerai pendant un mois.) sera encore repoussé de quelques heures. Grrrr...

Ok. Train de nuit. Supplément de 25 Euros. Une couchette au moins. 13 heures de route au lieu de 9. Le train part à 20h20, il est 10h30.

Train de nuit Paris - Berlin, S-Bahn

En plus, j'ai perdu une journée de voyage sur ma passe de train qui en contient quatre et qui m'a coûté 400$. Parce que j'étais sûre de prendre le foutu train, j'ai inscrit la première date de voyage sur ma passe (il faut inscrire chaque date de voyage avant de prendre le train). Mais là, je ne le prendrai pas ce train, en ce jour du 3 novembre 2011. On doit toujours inscrire la date du lendemain pour le train de nuit. Et c'est interdit de faire des ratures ou changement aux dates parce que ça pourrait être considéré comme de la fraude. La madame de la billetterie m'a conseillée d'en parler au contrôleur avant d'embarquer dans le train. Oh monsieur le contrôleur, soyez gentil avec moi, svp?

Bon bon bon. Je vais aller sous la pluie de Paris et cacher mon humeur morose dans une salle sombre de cinéma. Faire du tourisme en marchant avec une valise, c'est pas évident. Allez, faut sourire... C'est ça le voyage: les imprévus!

Ciao ciao!