«Je suis agent de bord.» Sourcils relevés: «De bar?». «Non, de bord.»
Sourire incertain. Je lâche enfin le morceau: «Hôtesse de l'air». Ah!

19.4.11

Toronto :: Opto, sacoche et autres nouvelles anodines...

La bonne nouvelle, c’est que j’ai recommencé à écrire. Pas juste ici pour le blogue, mais pour moi. Des histoires. Enfin. Ça faisait longtemps. J’avais besoin d’un break. Un an de break aura été suffisant. La pulsion est revenue. La deuxième bonne nouvelle: j’ai du temps. J’en ai rêvé. Avoir des sous + avoir du temps = miraculeux. Je suis chanceuse. Et reconnaissante.

Quartier Kensington

J’ai beaucoup marché dans la ville cette semaine. Kensington Market et ses boutiques vintage bric à brac. On y trouve des trésors à petits prix, c’est fou! J’ai usé de mon charmant accent francophone pour « barginner » un chapeau et j’ai eu droit à 10$ de rabais, c’est pas rien. Le vendeur me l’a même ajusté sur la tête en l’inclinant sur un de mes yeux: « For a beautiful woman like you, I would say 20$ instead of 30. Deal? » Deal. Et flattée. Dommage que les souliers vintage soient de petites pointures. J’en ai essayé une paire pour 20$ made in Italy (écrit en anglais, bizarre?), mais il aurait fallu que j’aille faire poser un nouveau talon. Je regrette aujourd’hui de ne pas les avoir achetés. Le lendemain je suis allée dans Distillery District dans le bas de la ville. Le cœur de Toronto, un des premiers quartiers aujourd’hui touristique. Ils ont commencé à y construire des condos dans les vieux bâtiments de brique et de pierre. Magnifique. Les marchands d’art, de vêtements griffés et de bijoux ont pris possession des anciennes distilleries. Quelques restaurants et bars. Je voulais acheter une bague d’un créateur local, mais je n’ai rien trouvé à mon goût. Je voulais... je ne sais pas. Symboliser mon arrivée à Toronto. Ahah! À chaque fois que j’ai vécu un moment important dans ma vie, je me suis achetée une bague. Pour cette raison j’aime me promener au Salon des Métiers d’Art dans le temps des Fêtes ou encore au Marché Bonsecours. J’ai beaucoup marché dans le centre-ville et oui, mesdames et messieurs, je me suis enfin achetée une sacoche. Au plus grand bonheur de mes amies ici qui n’en pouvaient plus de me voir sortir avec mon sac de voyage élimé Osprey. I have to say ladies: you were right. Trois jours de magasinage plus tard et plusieurs aller-retours dans les mêmes magasins m’auront fait choisir une création québécoise Matt & Nat, intérieur 100% recyclé de bouteilles de plastique et extérieur fait de cuir végétalien. Pfff, on rit pus.



Un monsieur parle au téléphone à côté de moi et je viens de l’entendre dire: « Well it’s freezing cold outside ». Il fait 7 degrés. « No money no funny so bring your ass here and buy me a coffee. » Ok...

La semaine dernière j’ai découvert un restaurant sympathique dans le quartier The Annex, sur Bloor Street entre Spadina et Bathurst. By the Way Cafe, cuisine méditerranéenne, très bon, plats relevés, saveurs goûteuses. On se rend compte que tout le monde ici comprend le français. Peut-être pas tout ce qu'on dit, mais les gens savent qu’on parlent français et arrivent à saisir pas mal plus de phrases qu'on pense. Be aware si vous voulez dire des niaiseries dans le dos d'un anglais, haha! Il faut savoir que comme au Québec pour l'anglais, les Ontariens ont des cours de français à l’école. Notre serveur par exemple s’est mis à nous parler en français tout du long quand il a compris qu’on était francophones. « Du poivre? » Souvent c’est rigolo parce qu’on essaie tous d’être courtois. On répond en anglais, ils nous parlent en français.  Quoique très gentil, ce monsieur nous a rappelé à au moins trois reprises que la cuisine fermait à 21h. Il était 20h30 quand on est entré. Cependant, il ne voulait qu'on qu'on parte. À 22h, il ne restait que nous dans le resto. Quand il nous a demandé d'un ton poli, mais peu convaincu si on voulait un dessert, je n’ai pas osé dire oui... Une prochaine fois!

Je suis aussi allée chez l’optométriste pour un examen à 180$. Ouch! J’ai vu l’intérieur de mes yeux, fascinée, puisqu’ils ont fait un scan de ma rétine pour voir les couches intérieures.  C’était un coût supplémentaire alors je n'en avais pas tellement envie. L’ophtalmo se devait de me dire qu’elle me recommandait vivement de les prendre. Il semble qu’il n’y ait pas de sensation à cet endroit de l’œil et que si on a une maladie (tumeur, perte de vision, etc.), on ne le ressent pas jusqu’à ce que des manifestations graves apparaissent et qu’il ne soit trop tard. Comment refuser maintenant? Maudit.

Hier on est sorti dans un bar minuscule où le propriétaire, un monsieur de peut-être 60 ans, connaît la plupart de ses clients et les accueille par une accolade. Ambiance pour parler, comme un gros party de famille, beaucoup d’étudiants dans la 20ène. Les mardis, c’est la soirée vinyle. Après chaque côté d'un disque, le proprio nous fait participer à un "débat" à savoir si on continue à écouter le « B Side » ou si on passe au suivant. Les gens argumentent dans une ambiance bon enfant et tout le monde vote à main levée. Hier, on a eu droit à un perpétuel dilemme entre... Louis Jordan et Ministry. Éclectique.

J’ai vu le film « Biutiful » de Iñárritu. Dark. Ça m’a mise un peu down. Rien pour arranger les choses: j’ai décidé d’aller voir « Incendies » ce soir. Demain: Billy Elliot. Je t’en donne des nouvelles cher Nathan! ;-)

High Park

High Park


12.4.11

Toronto

Toronto. C'est moins exotique. On dirait que ce ne n'est pas crédible d'écrire un blog sur Toronto.    Vancouver = voyage. Toronto = ah. Vancouver, c'est partir. Toronto, c'est à côté. C'est vrai. Même si je ne suis plus au Québec, la côte est c'est la côte est. Toronto est différente de Montréal, mais y ressemble beaucoup plus que Vancouver. Je ne suis pas dépaysée. Mais je connais moins de monde. À Vancouver, ça me prenait plus de ressources. Ici, je suis chez le voisin. La rue Queen est mon amie. Les métros sont lents. Le transport en commun est cher: 121$ pour une passe de mois. Les tramways font bonne figure et passent très souvent. En plus, ils sont design avec leur air rétro.

Centre-ville de Toronto

Toronto, je pense, est plus chère que Vancouver. Les loyers le sont. Le panier d'épicerie est un peu plus abordable. Une pinte de lait à 6$. Une petite boîte de Cheerios à 10$. Mais mais mais. J'ai un Loblaws au coin de la rue. Des bananes à 89 cents la livre! Miraculeux. Deux laitues romaine pour 1$. Je tombe sur le cul. Et la LCBO! Pas conséquent. Moins cher que la SAQ. Un rendez-vous chez l'opto? Entre 85$ et 125$. Tout plein de bons restos. Mon amie Véro ne jure que par les bottes que portent les filles torontoises. C'est vrai, elles ont toutes des bottes magnifiques aux pieds. Je ne sais pas pourquoi, mais Toronto a son lot de boutiques de souliers qui se démarque de Montréal. Tant mieux! Aimé: Kensington Market. Distillery District. La tour du CN. Woah, la touriste. Non, quand même pas la tour. Ahah! Je n'y suis pas allée. Même en voyage je ne visite jamais ce qui est recommandé aux touristes de voir. Je n'ai même pas vu la Statue de la Liberté quand je suis allée à New York ni n'ai monté dans l'Empire State Building. Je marche au gré du hasard. J'ai mal aux pieds d'avoir trop marché. Comme mon déménagement a été repoussé d'un mois à cause d'un tout petit imprévu, c'est à dire celui de ne pas avoir trouvé de logement pour avril, mais plutôt pour mai, je n'ai avec moi qu'une valise contenant des effets pour une semaine d'attente. J'ai donc mes bottes de marche en cuir aux pieds, mais avec le temps qui se réchauffe, elles ne sont plus adéquates. Vancouver les a aimé ces bottes, mais Toronto se contenterait de mes Converse qui sont dans un garage du Québec en ce moment, attendant leur voyage jusqu'à High Park dans trois semaines. Je n'ai pas encore mangé chez Terroni, mais ça viendra!



Je prévois aller voir le musical « Billy Elliot » cette semaine. J'ai hâte que ma vie s'enracine et prenne un beat. J'ai hâte de ramifier ma vie sociale dans cette ville où je suis étrangère. Je l'ai vécu il y a quelques mois. Ça va plus vite qu'on pense. Je ne pensais pas quitter Vancouver si rapidement. Je l'ai fait pour que ma vie prenne une autre tournure. Vancouver la belle m'aura donné le cadeau d'amitiés précieuses, si chères et propices à l'intensité du voyage. Cheers everyone!